Le capitaine reprend la mer

Publié le 21 mars 2009 à 00h33 | Mis à jour à 00h36



Le capitaine reprend la mer


Steve Bergeron
La Tribune


(Sherbrooke) «Déjà?» avait-on envie de dire au début de février, à la sortie de Microphonium,
le plus récent album de Bruno Pelletier. Déjà, parce que l'artiste de
47 ans en est à sa dixième rondelle en 25 années de carrière. Et déjà,
parce qu'il y a moins d'un an, Bruno était encore sur scène, au Théâtre
Granada, pour présenter son spectacle jazz avec son Gros Zorchestre.«Les
projets ont toujours été mon moteur. Il faut que je bouge. Le plus vite
je repars, le mieux c'est. Ne rien faire, c'est mortel pour moi. Je
tourne en rond comme un lion en cage», rapporte le chanteur, qui
reprend de la scène dès ce soir, moins de deux mois après la sortie de
son nouveau bébé.«J'ai toujours quatre ou cinq projets en marche simultanément.
Microphonium semble être arrivé rapidement, mais j'ai commencé à réunir
et écrire les chansons il y a un an et demi, deux ans. Parfois, un
projet tombe. L'an dernier, je voulais adapter une comédie musicale de
Broadway pour le Québec, mais ça n'a malheureusement pas marché. Mais
comme j'en ai deux autres en marche (un que je suis en train d'écrire,
un autre pour 2010), je n'ai pas le bec à l'eau.»Il y a aussi Dracula,
pour lequel Bruno Pelletier avait gardé son agenda ouvert. Mais, la
crise économique n'aidant pas, les négociations avec la France et
l'Asie ont avorté. «Nous étions rendus assez loin avec l'Asie. Ils ont
soudainement freiné. Je préfère ça au risque de ne pas être payé. Mais
je n'étais quand même pas passé trois, quatre ans à attendre les
offres. Je crois au destin. Dracula revivra au moment opportun.»De toute façon, Bruno Pelletier est habitué de mener sa barque
lui-même. Beaucoup de gens ignorent encore qu'il a fondé sa propre
étiquette de disques en 1992 et qu'il assume une grande partie des
risques lui-même depuis le début. «J'ai toujours été un gars qui n'a
jamais aimé qu'on lui dise quoi faire. C'est un peu normal que je sois
le capitaine de mon bateau.»«Mais j'avoue parfois m'ennuyer de faire juste mon boulot de chanteur, comme à l'époque de Starmania et de Notre-Dame-de-Paris.
Me présenter à telle heure, enfiler mon costume et chanter. J'ai hâte à
mon prochain rôle de simple exécutant, sans avoir à gérer en même temps
la direction artistique.»Avec l'expérience, Bruno Pelletier a tout de même appris à bien vivre
le «chaos» qui précède la naissance de nouvelles chansons. «J'ai
compris qu'il faut d'abord passer par des montagnes russes avant que
quelque chose émerge. Il faut faire confiance au choc des idées et
accepter de dormir sans avoir de réponses à court terme.Les bonnes
idées vont finir par surgir.»Coréalisé avec son ami de longue date Marc Bonneau, Microphonium
bourlingue dans tout ce à quoi le chanteur a touché au fil du temps. Le
disque s'annonçait un peu brouillon, les chansons partaient dans toutes
les directions. «Mais j'ai décidé de ne pas dire non trop vite, de me
laisser aller un peu. Cela donne une sorte d'album bilan de tout ce que
j'ai fait.»Pour la scène, après une tournée en costard avec le Gros Zorchestre,
Bruno a une irrépressible envie de jeans, de baskets et de t-shirts.
Bref, un concert beaucoup plus rock, avec trois guitares, et un peu
plus de musiciens. Pour faire une coupure nette avec le spectacle
précédent.«Ce sera un survol de mes dix albums, les chansons que les gens
connaissent depuis longtemps, y compris les comédies musicales. Le
temps des cathédrales est un trop beau cadeau pour la négliger (et les
gens l'attendent trop). La Manic aussi provoque toujours une réaction
instantanée. Entendre la salle chanter à ta place est un bonheur dont
on ne peut se passer. Ce sera un spectacle comme le printemps, très
joyeux.»

Перевод:
http://www.placefm.ru/ency/Ispolniteli/Pelletier_Bruno/Publikacii/Kapitan_snova_uhodit_v_plavanie

Большое спасибо Таня!