Bruno Pelletier: entre l'audace et l'angoisse
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Bruno Pelletier: entre l'audace et l'angoisse
Publié le 31 janvier 2009 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Bruno Pelletier: entre l'audace et l'angoisse
(Montréal) Bruno Pelletier est à la fois excité et angoissé : son 10e album sort mardi. Le chanteur a tout mis dans ce disque, son coeur, son âme, son talent, ses idées, son argent. Mais le doute le talonne, malgré l'expérience, malgré les succès, malgré les Félix, malgré l'amour du public.
«Les gens pensent que lorsqu'on est un artiste établi, on devient plus sûr de soi. C'est le contraire parce qu'on voit ce qu'on peut perdre. J'ai toujours peur de tout scrapper, de ne pas être à la hauteur», confie l'artiste, dont le physique de gagnant et l'attitude de fonceur ne laissent jamais deviner les angoisses intérieures.
«Je suis étonné d'être encore dans ce métier compte tenu du niveau de stress que ça occasionne, poursuit-il. Mais si tu changes de vie, c'est probablement que tu es allé au bout de quelque chose. Je n'y suis pas. Quand je chante sur scène, je retourne chez moi après et je me dis que je ne ferais rien d'autre, car le plaisir est tellement grand! Mais pour s'y rendre, à la scène, il faut tellement s'investir...»
L'angoisse est à la fois une douleur et un moteur. Mais Bruno Pelletier, en plus de porter les craintes du créateur, porte celles du producteur. Il travaille en indépendant, avec quelques subventions, mais surtout avec ce que lui et son associé risquent et investissent.
«Y a pas de Sony derrière moi, on coproduit. Je suis l'entrepreneur de ma carrière. Des fois, on se plante solidement », dit-il. Jusqu'à l'âge de 36 ans, il a vécu sans savoir s'il parviendrait à payer son loyer à la fin du mois. Aujourd'hui, c'est plus confortable, mais il faut avoir l'audace du risque à chaque production, «et si j'arrête, personne ne me donne un salaire».
Parcours inhabituel
Toutes ces réflexions que Bruno Pelletier livre à voix haute, elles font partie du bilan de carrière du chanteur, qui souligne avec Microphonium, 25 ans de métier et un 10e album sur le marché.
«Cet album pour moi, c'est un survol de tout ce que j'ai fait. Il y a 12 chansons, 12 univers, 12 étapes de ma vie musicale. Ça touche le jazz, le rock, la pop lyrique, le côté intérieur. J'ai un parcours inhabituel, entre carrière solo et comédies musicales, et c'est le parcours d'un gars qui ne veut pas se faire mettre dans une boîte.»
La vérité, c'est que Bruno Pelletier s'ennuierait s'il devait se contenter d'un seul style musical et rester dans la répétition du cycle album-promotion-tournée.
«Si je veux rester stimulé, j'ai besoin de plus que ça. J'ai toujours trois, quatre affaires devant moi. Je suis toujours en train de regarder en avant. Mon leitmotiv, c'est que si j'ai plusieurs projets dans ma poche, un ou deux vont se réaliser.»
Pour l'instant, bien sûr, il se consacre à la naissance de Microphonium, un album qu'il a coréalisé et sur lequel il collabore avec Daniel Lavoie, Michel Cusson, Catherine Major et le ténor Francesco Verrecchia. Pelletier se définit comme un homme d'équipe. Quand il lance un projet d'album, il aime confronter son univers à celui des autres. Pour évoluer.
«Je ne fais pas de commande. Des auteurs et des compositeurs envoient des chansons quand ils savent que j'ai un projet et après, ça me parle ou pas. Je n'aime pas rencontrer des auteurs qui veulent me connaître et qui posent des questions sur moi. Après, si tu reçois quelque chose qui te convient plus ou moins, c'est gênant de refuser.»
Projet pour 2010
Le choix des chansons (il y en avait une soixantaine au départ) a pris plusieurs mois, qui ont été suivis par six mois de studio. Après l'actuelle tournée de promotion, il y aura la tournée de concerts. Parallèlement, Bruno Pelletier travaille à un projet de spectacle pour 2010, dans lequel il ne chanterait pas. Et il donne des classes de maître à de jeunes chanteurs.
«J'approche la cinquantaine (il n'a que 46 ans...), il faut accepter que je suis à une autre étape de ma vie, une étape où je peux donner quelque chose à d'autres. J'ai la légitimité pour le faire à cause de mon parcours et j'aurais aimé que quelqu'un le fasse pour moi au début. Les jeunes sont allumés et ça m'allume de partager un bagage qui va servir.»
Il parle de son plaisir de transmettre et, la seconde d'après, l'angoisse revient se poser dans son discours.
«C'est paradoxal, je transmets, mais je suis le premier à douter de ce que je fais, à me demander si c'est bon. Mon amoureuse en voit de toutes les couleurs! Mais on n'a pas besoin d'être torturé ou excentrique, un artiste est un artiste et quelqu'un qui est profondément investi dans ce qu'il fait passe par ces étapes. Une journée, ils sont fiers de ce qu'ils ont fait, l'autre ils jettent tout à la poubelle et recommencent.»
Pour chasser son stress, Bruno Pelletier fait du sport : gym, natation, yoga, vélo sont ses meilleurs antidotes contre l'angoisse. Et deux mois avant la sortie d'un disque, il s'entraîne deux fois plus fort pour avoir la force de se défendre.
«C'est comme monter sur un ring!»
Fonceur, disait-on...
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/disques/200901/30/01-822395-bruno-pelletier-entre-laudace-et-langoisse.php
Bruno Pelletier: entre l'audace et l'angoisse
Valérie Lesage Le Soleil |
(Montréal) Bruno Pelletier est à la fois excité et angoissé : son 10e album sort mardi. Le chanteur a tout mis dans ce disque, son coeur, son âme, son talent, ses idées, son argent. Mais le doute le talonne, malgré l'expérience, malgré les succès, malgré les Félix, malgré l'amour du public.
«Les gens pensent que lorsqu'on est un artiste établi, on devient plus sûr de soi. C'est le contraire parce qu'on voit ce qu'on peut perdre. J'ai toujours peur de tout scrapper, de ne pas être à la hauteur», confie l'artiste, dont le physique de gagnant et l'attitude de fonceur ne laissent jamais deviner les angoisses intérieures.
«Je suis étonné d'être encore dans ce métier compte tenu du niveau de stress que ça occasionne, poursuit-il. Mais si tu changes de vie, c'est probablement que tu es allé au bout de quelque chose. Je n'y suis pas. Quand je chante sur scène, je retourne chez moi après et je me dis que je ne ferais rien d'autre, car le plaisir est tellement grand! Mais pour s'y rendre, à la scène, il faut tellement s'investir...»
L'angoisse est à la fois une douleur et un moteur. Mais Bruno Pelletier, en plus de porter les craintes du créateur, porte celles du producteur. Il travaille en indépendant, avec quelques subventions, mais surtout avec ce que lui et son associé risquent et investissent.
«Y a pas de Sony derrière moi, on coproduit. Je suis l'entrepreneur de ma carrière. Des fois, on se plante solidement », dit-il. Jusqu'à l'âge de 36 ans, il a vécu sans savoir s'il parviendrait à payer son loyer à la fin du mois. Aujourd'hui, c'est plus confortable, mais il faut avoir l'audace du risque à chaque production, «et si j'arrête, personne ne me donne un salaire».
Parcours inhabituel
Toutes ces réflexions que Bruno Pelletier livre à voix haute, elles font partie du bilan de carrière du chanteur, qui souligne avec Microphonium, 25 ans de métier et un 10e album sur le marché.
«Cet album pour moi, c'est un survol de tout ce que j'ai fait. Il y a 12 chansons, 12 univers, 12 étapes de ma vie musicale. Ça touche le jazz, le rock, la pop lyrique, le côté intérieur. J'ai un parcours inhabituel, entre carrière solo et comédies musicales, et c'est le parcours d'un gars qui ne veut pas se faire mettre dans une boîte.»
La vérité, c'est que Bruno Pelletier s'ennuierait s'il devait se contenter d'un seul style musical et rester dans la répétition du cycle album-promotion-tournée.
«Si je veux rester stimulé, j'ai besoin de plus que ça. J'ai toujours trois, quatre affaires devant moi. Je suis toujours en train de regarder en avant. Mon leitmotiv, c'est que si j'ai plusieurs projets dans ma poche, un ou deux vont se réaliser.»
Pour l'instant, bien sûr, il se consacre à la naissance de Microphonium, un album qu'il a coréalisé et sur lequel il collabore avec Daniel Lavoie, Michel Cusson, Catherine Major et le ténor Francesco Verrecchia. Pelletier se définit comme un homme d'équipe. Quand il lance un projet d'album, il aime confronter son univers à celui des autres. Pour évoluer.
«Je ne fais pas de commande. Des auteurs et des compositeurs envoient des chansons quand ils savent que j'ai un projet et après, ça me parle ou pas. Je n'aime pas rencontrer des auteurs qui veulent me connaître et qui posent des questions sur moi. Après, si tu reçois quelque chose qui te convient plus ou moins, c'est gênant de refuser.»
Projet pour 2010
Le choix des chansons (il y en avait une soixantaine au départ) a pris plusieurs mois, qui ont été suivis par six mois de studio. Après l'actuelle tournée de promotion, il y aura la tournée de concerts. Parallèlement, Bruno Pelletier travaille à un projet de spectacle pour 2010, dans lequel il ne chanterait pas. Et il donne des classes de maître à de jeunes chanteurs.
«J'approche la cinquantaine (il n'a que 46 ans...), il faut accepter que je suis à une autre étape de ma vie, une étape où je peux donner quelque chose à d'autres. J'ai la légitimité pour le faire à cause de mon parcours et j'aurais aimé que quelqu'un le fasse pour moi au début. Les jeunes sont allumés et ça m'allume de partager un bagage qui va servir.»
Il parle de son plaisir de transmettre et, la seconde d'après, l'angoisse revient se poser dans son discours.
«C'est paradoxal, je transmets, mais je suis le premier à douter de ce que je fais, à me demander si c'est bon. Mon amoureuse en voit de toutes les couleurs! Mais on n'a pas besoin d'être torturé ou excentrique, un artiste est un artiste et quelqu'un qui est profondément investi dans ce qu'il fait passe par ces étapes. Une journée, ils sont fiers de ce qu'ils ont fait, l'autre ils jettent tout à la poubelle et recommencent.»
Pour chasser son stress, Bruno Pelletier fait du sport : gym, natation, yoga, vélo sont ses meilleurs antidotes contre l'angoisse. Et deux mois avant la sortie d'un disque, il s'entraîne deux fois plus fort pour avoir la force de se défendre.
«C'est comme monter sur un ring!»
Fonceur, disait-on...
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