Repetition pour un reve...

Merci, T.V.!


Valérie Lesage
Le Soleil


(Montréal) On imaginait les répétitions d'un concert d'aussi grande envergure avoir lieu dans un local immense, avec un fond noir et déjà quelques projecteurs pour l'ambiance. On avait tout faux! Les Respectables répètent avec leurs invités dans un local aussi petit qu'un salon, celui qu'ils partagent avec Les Chiens à la coopérative St-Phonic, au centre-ville.

Arrivé un petit peu après ses collègues, avec un aspirateur en forme de coccinelle pour avaler la poussière, le chanteur Sébastien Plante déplace des chaises et des lutrins pour gagner quelques centimètres d'espace.

«Je voulais arriver plus tôt pour décorer le local, mais je n'ai pas réussi», s'excuse-t-il.

Il fait quand même retirer une vieille affiche de Nana Mouskouri pour la remplacer par une autre d'Antoine Gratton, l'homme derrière les claviers. Un geste qui fait rire toute l'équipe.


La répétition débute avec Charlie Price, avec qui chantait Sébastien Plante en début de carrière. Ensemble, ils se lancent dans une chanson de Bob Dylan reprise par les Rolling Stones, le groupe fétiche des Respectables. La complicité est immédiate.

Le bassiste Stéphane Dussault me conseille de protéger mes oreilles avec des bouchons et comme je n'en ai pas, je fais comme le batteur Stéphane Beaudin : je roule en boule des morceaux de papier mouchoir et les installe au creux de mes oreilles.

«On la fait en mi?» «Vous jouez en 4-40 ou en 4-15?»

Le langage des musiciens paraît bien mystérieux pour qui ne maîtrise pas la grammaire de la musique. Aujourd'hui, il faut ajuster les tonalités. Chaque invité a ses spécificités et Les Respectables doivent créer des enchaînements qui conviennent à chacune des voix.

Cérébral et viscéral

«Aujourd'hui, c'est cérébral. Samedi, ce sera viscéral», explique Sébastien Plante, qui a la responsabilité de bâtir l'ordre des chansons.

«Il faut s'assurer que tout le monde est content et que rien ne dépasse parce qu'au Colisée, c'est une très grosse équipe technique et si ça dépasse (en temps), ça coûte cher!»

Juste avant l'arrivée de Jonathan Painchaud, le guitariste Jean-Sébastien Chouinard réécoute la chanson Pousse, pousse pour en apprendre les notes. Comme par magie, il parvient à la jouer quelques minutes plus tard, sans partition. Painchaud remarque seulement l'oubli d'une petite ligne, qui sera ajoutée au deuxième essai.

Quand Martin Fontaine s'empare du micro juste après, le showman refait surface. L'exiguité du local ne réfrène aucunement ses ardeurs, il est en feu!

Tout le monde travaille sérieusement, pas une goutte d'alcool dans le local. Sébastien Plante, qui lutte contre un début de rhume, boit plutôt de la tisane.

Dans la zone du plaisir

Même si, entre deux ajustements, on voit souvent les musiciens entrer dans la zone du plaisir, on imagine que la nervosité monte un peu plus chaque jour. On se dit qu'il doit y avoir la crainte d'oublier les chansons des invités, qui n'auront été répétées que trois fois avant le grand soir.

«C'est plus de l'excitation que de la nervosité», répond tout bonnement Jean-Sébastien, un grand sourire illuminant son visage.

L'excitation, elle est à son comble parce que Les Respectables rêvent depuis l'adolescence de jouer au Colisée et que ce rêve leur était toujours paru inaccessible.

Aujourd'hui, le groupe répète avec Pagliaro, Bruno Pelletier, Mélanie Renaud et Martin Deschamps. Que vont-ils chanter ensemble? On vous réserve la surprise. Mais on peut vous dire que le groupe va nous faire voyager dans son passé et son avenir, offrir de ses succès en français, mais aussi des chansons des premiers albums en anglais et d'autres du prochain. Ils vont aussi reprendre des classiques du rock et se glisser dans l'univers de leurs invités.

Le groupe a hâte de souhaiter bonne fête à sa ville natale. À 400 ans, elle est encore assez jeune pour le rock'n'fun!


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